Le chemin du don et de la gratuité – Pape François

Jésus dit à ses disciples : « Qui ne prend pas sa croix et ne vient pas à ma suite n’est pas digne de moi ». Il s’agit de le suivre sur la voie que Lui-même a parcourue, sans chercher de raccourcis. Il n’y a pas de vrai amour sans croix, c’est-à-dire sans un prix à payer en personne. C’est ce que disent tant de mères, tant de pères qui se sacrifient tant pour leurs enfants et qui supportent de véritables sacrifices, des croix, parce qu’ils aiment. Et portée avec Jésus, la croix ne fait pas peur, parce qu’Il est toujours à nos côtés pour nous soutenir à l’heure de l’épreuve la plus dure, pour nous donner force et courage. Cela ne sert également à rien de s’agiter pour préserver sa propre vie, avec une attitude craintive et égoïste. Jésus admoneste : « Qui aura trouvé sa vie la perdra et qui aura perdu sa vie à cause de moi – c’est-à-dire par amour, par amour pour Jésus, par amour pour son prochain, pour le service des autres –, la trouvera ». C’est le paradoxe de l’Evangile. Mais, grâce à Dieu, nous avons également de très nombreux exemples de cela ! Nous voyons combien de personnes portent de croix pour aider les autres ! C’est difficile, mais, toujours avec Jésus, on arrive à le faire. La plénitude de la vie et de la joie se trouve en se donnant soi-même pour l’Evangile et pour nos frères, avec ouverture, accueil et bienveillance.

En agissant ainsi, nous pouvons faire l’expérience de la générosité et de la gratitude de Dieu. Jésus nous le rappelle : « Qui vous accueille m’accueille […]. Quiconque donnera à boire à l’un de ces petits rien qu’un verre d’eau fraîche […] ne sera pas frustré de sa récompense ». La gratitude généreuse de Dieu le Père tient également compte du plus petit geste d’amour et de service rendu à nos frères. Ces jours derniers, j’ai entendu un prêtre qui était ému, parce que dans sa paroisse un enfant s’est approché de lui et a dit: “Père, voilà mes économies, pas grand chose, c’est pour vos pauvres, pour ceux qui ont besoin“… Petite chose, mais grande chose! C’est une reconnaissance contagieuse, qui aide chacun de nous à avoir de la gratitude envers ceux qui prennent soin de nos nécessités. Quand quelqu’un nous rend un service, nous ne devons pas penser que tout nous soit dû. Non, tant de services se font de manière gratuite. On le fait par amour, simplement par service. La gratitude, la reconnaissance est avant tout un signe de bonne éducation, mais c’est également un signe distinctif du chrétien. C’est un signe simple mais authentique du royaume de Dieu, qui est un royaume d’amour gratuit et reconnaissant.

Pape François

Notre-Dame du Mont Carmel et la dévotion du saint Scapulaire

Lors de sa dernière manifestation à Fatima, au Portugal, le 13 octobre 1917 – apparition marquée par le grand miracle du soleil –, Notre-Dame est apparue aux petits bergers, vêtue de la robe de sa plus ancienne dévotion, celle du Carmel.

Chaque année, le 16 juillet, l’Eglise fête Notre-Dame du Carmel. Cette dévotion mariale, et c’est un cas unique, plonge ses racines neuf siècles avant la naissance de la Vierge Marie : le prophète Elie, alors qu’il demeurait sur le Mont Carmel, eut la vision d’une nuée blanche montant de la mer, portant avec elle une pluie providentielle pour la terre d’Israël, alors dévastée par une terrible sècheresse. La Tradition y a vu l’annonce prophétique du mystère de la Vierge et de la naissance du Fils de Dieu. Dès le premier siècle, des ermites, voulant suivre l’exemple des prophètes Elie et d’Elisée, se retirèrent sur le Mont Carmel et y construisirent une petite chapelle consacrée à Marie.

La communauté prit de l’importance, au point de se constituer en ordre religieux au XIIème siècle, qui fut placé sous le patronage de la Vierge Marie. La conquête de la Palestine par Saladin entraina la fuite des moines vers l’Occident, et fit craindre la disparition pure et simple de l’ordre. Une nuit, le supérieur général des carmes, St Simon Stock, d’origine irlandaise, aurait alors reçu la vision de Marie lui présentant une pièce d’étoffe marron, le scapulaire, en lui disant : « Voici le privilège que je te donne, à toi et à tous les enfants du Carmel. Quiconque meurt revêtu de cet habit sera sauvé ».

Au début, ce privilège était considéré comme se référant à ceux qui portaient l’habit carmélitain, c’est-à-dire qui rejoignaient l’ordre carmélitain. Mais, comme le veut la coutume, les carmélites ont donné leur scapulaire à des sympathisants et à des bienfaiteurs dans l’espoir qu’ils pourraient, eux aussi, recevoir une partie des promesses de la Vierge en vertu de leur association avec l’ordre.

Le scapulaire brun est devenu extrêmement populaire à la fin du Moyen Âge, et a par la suite été porté par de très nombreux saints. Il est porté aujourd’hui par des millions de fidèles, soucieux de placer leur vie sous la protection toute spéciale de la Bienheureuse Vierge Marie.

Pour revêtir le scapulaire, il faut qu’il soit d’abord béni et imposé par un prêtre. Le fidèle s’engage particulièrement à prier le chapelet chaque jour. N’hésitons pas, si le cœur nous en dit, à accueillir la grâce que le Seigneur nous propose, par cette ancienne et belle dévotion à la Vierge Marie !

La Fête DIEU

Soixante jours après Pâques, soit le jeudi qui suit la fête de la Trinité, on célèbre la Fête-Dieu. Mais, en France, depuis le Concordat, on la célèbre le dimanche suivant.

Le nom officiel de la Fête-Dieu dans l’Église catholique, est aujourd’hui la « Solennité du corps et du sang du Christ ». Elle se déroule normalement le soixantième jour après Pâques. Mais, comme en France, depuis le Concordat de 1802, ce jeudi n’est pas un jour férié, alors qu’il l’est dans certains pays comme la Belgique, la Suisse, certaines parties de l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, l’Espagne… on la célèbre le dimanche suivant.

La Fête-Dieu était aussi appelée fête du Corpus Christi ou fête du Saint-Sacrement. Le nom de Fête-Dieu n’existe qu’en français. Elle célèbre la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie et commémore l’institution de ce sacrement. C’est un appel à approfondir le sens de l’Eucharistie et sa place dans notre vie. Elle est née après un débat théologique suscité par l’hérésie de Béranger de Tours au XIIe siècle et de la vision d’une religieuse belge sainte Julienne de Cornillon. C’est le pape Urbain IV qui institua cette fête en 1264 par la bulle Transiturus de hoc mundo.

Procession de la fête Dieu

Le pape Jean XXII en 1318 demanda à ce que l’on fasse une procession le jour de la Fête-Dieu en portant l’Eucharistie pour faire ainsi une profession de foi publique en la présence réelle du Christ. C’est pourquoi on inventa l’ostensoir, cet objet liturgique destiné à contenir l’hostie consacrée et à l’exposer à l’adoration des fidèles.

Traditions festives

Autrefois, le prêtre portait l’Eucharistie dans un ostensoir au milieu des rues richement pavoisées de draperies et de guirlandes et l’on allait de reposoirs en reposoirs… des autels provisoires dressés à chaque station, en marchant sur un tapis de pétales de fleurs. Cette tradition, en italien infiorata, se perpétue encore en Italie ou en Bretagne à Ouessant et en Alsace à Geispolsheim. À Fribourg en Suisse, où il existe une Vénérable confrérie du Très-Saint-Sacrement depuis 1653, c’est une très grande fête qui associe autorités civiles et religieuses.

Renouveau de la Fête-Dieu

La messe de la fête du corps et du sang du Christ est dite en ornement blanc. Au cours de celle-ci, on est habituellement invité à communier au corps et au sang comme le Jeudi saint et c’est une date très souvent choisie pour les premières communions. La procession a presque complètement disparue, bien que depuis 2007, l’archevêché de Paris a remis à l’honneur la procession du Saint-Sacrement et organise régulièrement pour cette occasion des nuits d’adoration à la basilique de Montmartre.

Marie Le Goaziou